mardi 15 avril 2008

Salon Planète durable du 10 au 13 avril 2008

Dans la foulée de la semaine du développement durable, la thématique verte a joué les prolongations avec Planète Durable, le premier - à dire qu'il est le premier - salon grand public dédié 100% à l'éco-consommation.
"Planète Durable, Rendez-Vous incontournable pour apprendre à consommer mieux et plus intelligemment et à dénicher toutes les ressources écologiques à notre disposition."
Présenté comme ça on s'attend à quelque chose de révolutionnaire avec des nouveautés à chaque coin de stand ... ben on se trompe. Je me suis rendue avec Araki porte de Versailles vendredi après-midi et notre bilan fut mitigé.

La vraie nouveauté consistait avant tout à faire coexister des visions du monde autrefois antagonistes. "Pour garantir une sélection en cohérence avec la thématique du salon, un comité d'Ethique, constitué d'experts reconnus (Novethic, Mouvement Vraiment Durable, Graines de Changement, Ernst & Young, France Nature Environnement, Comité 21) atteste de la valeur ajoutée sociale et/ou environnementale des offres présentées sur le salon sur la base d'une charte." lit-on sur le catalogue du salon. (La charte des exposants)

Je fréquente régulièrement les salons éthiques. La programmation de Planète Durable était, à mon goût, trop inégale et hétéroclite pour qu'il en sorte des lignes directrices cohérentes. L'impression générale était déroutante avec côte à côte des associations militantes (Greenpeace, France Nature Environnement ...) et des multinationales (Siemens, BMW, PSA ... ). C'était pas raccord tout ça. Les organisateurs expliquent leur positionnement ainsi : "C'est clair qu'on ne fait pas un salon baba-cool. On n'est pas dans la décroissance. Notre approche de l'écologie, c'est le progrès, pas la culpabilisation. On a des exposants comme Monoprix, Weleda ou BMW, qui va présenter sa nouvelle voiture a hydrogène."

Voici dans le détail mes impressions en tant que visiteur.

Côté mode et textile : Je n'ai qu'une chose à dire. La récupération textile n'est pas synonyme de moche ou ringard ! Comme vous pourriez en douter après avoir vu ce stand, je vous invite à découvrir les guêtres et les mitaines de By Mutation. Je n'ai pas trouvé les exposants représentatif de l'originalité de la mode éthique. J'aurai voulu voir Poulpiche par exemple.

Côté design : Planète Durable a vraiment innové avec une exposition slow design originale.

Côté cosmétique : Rien de neuf sous le soleil si ce n'est la présence enthousiasmante de Lush ! Les compos de Lush ne sont pas exemptes de conservateurs chimiques, ce qui exclu la marque des évènements bio. N'en déplaise aux ayatolas des labels bio, les Naked products de Lush répondent à un problème environnemental considérable : celui des déchets ménagers. Les Naked products changent profondément les modes de fabrication et de consommation.
Le plus c'est qu'il n'y a pas de moins : zéro frustration zéro prix prohibitifs. Les produits sont fun et sexy en plus d'être économiques. Je suis fan d'un concurrent, c'est grave docteur ?!!

Côté loisir : En exclusivité mondiale, Planète Durable dévoilait le "Green Dance-floor", une piste de dance qui récupère l'énergie des danseurs et la transforme en électricité pour éclairer les spots.
"Une solution pour clubber durable" conçu par . La première piste était cassée ?!! Trois gamines hystériques s'acharnaient sur la second au rythme de la tektonik (voir l'article). C'était sans compter Mondotek !

Côté professionnel : Bye bye Raja, bonjour Un bureau sur la terre (voir l'article)

Côté transport : Après ma mésaventure en Vélib', je découvre les bicycles électriques de Holland bikes et de Velocito. J'ai zappé les stands Siemens, BMW et PSA ... à tord ?

Côté média : j'ai enfin une liste intéressante de média éthique à vous proposer. Presse papier, web TV, l'info circule ! (voir l'article).

Le salon proposait un parcours Grenelle de l'environnement. Sur chaque stand, une signalétique spécifique et judicieuse expliquaient avec pédagogie en quoi l'offre de l'exposant était "Grenelle compatible".

Depuis une quinzaine de jours, le développement durable est hyper médiatisé. Chaque acteur de l'économie y va de son offre "verte" : banque, grande distribution, média... Toutefois, j'hésite à me réjouir de la récupération de la déferlante écolo par les entreprises "conventionnelles".
D'un point de vue purement pragmatique, il est indispensable que le secteur conventionnel se convertisse à un mode de production plus éthique pour accélérer le mouvement. Une majorité de consommateurs n'a pas (encore) accès au réseau de distribution éthique. Et pourtant l'heure tourne. Le réchauffement climatique, les crises alimentaires, la gestion de l'eau n'attendent pas.
Le débat sur la responsabilité citoyenne des entreprises est plus que jamais d'actualité. C'est une société entière qu'il faut reconstruire.
L'offre de produits et de services durables est aujourd'hui réservée à une élite économique ou informée, ne devrait-elle pas être accessible à tous ?

Planète Durable est-il une grande machine à laver plus vert (Taper 1), une belle utopie (Taper 2) ou un lieu de consensus pour monde plus durable (Taper 3) ?
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2 commentaires:

Unknown a dit…

Moi même je suis allé au Salon et je t'avoue que je suis resté perplexe.

J'ai trouvé qu'il y avait un mélange un peu bizarre et tu en parles très bien.
C'est difficile de trancher quant aux intentions de tous ces grands groupe mais il faut tout de même se méfier et ne pas se réjouir rapidement de la cohabitation de deux mondes ( on se souvient de l'expérience récente du Grenelle de l'environnement où tout le monde salue le dialogue entre les différents protagonistes).

Cependant, on ne doit exclure personne dans ce combat et surtout les grands groupes qui sont en grande partie responsable.
Récemment en rentrant de Londres je lisais Newconsummer " http://www.newconsumer.com/ " et l'un des co-fondateurs de la société Innocent "http://www.fruitstock.co.uk/" disais que lorsqu'il fut approché par McDonalds pour vendre leurs jus, ils se voyaient mal dire non. La plupart des enfants anglais passent du temps au McDonalds et en attendant que les familles apprennent à passent moins de temps dans les FastFood, il vaut mieux leur donner accès au bon fruit.
Bien sur on peut être pour ou contre.
De même quand j'en reviens sur le Salon et je me rends compte qu'il serait peut-être plus intéressant de laisser ce Salon aux grandes entreprises qui sont sur le chemin du durable. Car en sortant du Salon je suis quand même resté très perplexe.

Tess a dit…

Innocent chez MacDo ?!! ... Décidément.

L'Oréal a racheté Body shop et Sanoflore sans modifier leurs politiques internes.
Dommage que ces investissements n'ai pas eu plus d'influence sur le leader de la cosmétique.