Labels bio : le point de vue de Ngub Nding - Pharmacien
Nous abordons régulièrement la question des labels cosmétiques sur notre blog. Pour compléter nos articles, nous avons souhaité avoir la vision d’un cosmétologue très impliqué dans les cosmétiques bio : Ngub Nding, du bureau d’Etude EPHYLA3.
Oanisha : Bonjour Ngug Nding, pour commencer, pouvez-vous nous présenter votre activité en quelques mots ?
NN : Je suis pharmacien de formation et Directeur du bureau d’étude EPHYLA 3.
La vocation d'EPHYLA 3 est de proposer des alternatives innovantes pour développer des produits cosmétiques naturels et biologiques de qualité. EPHYLA 3 intervient aux différentes étapes du projet : définition de concepts produits, sourcing, sélection d'actifs, formulations naturelles et biologiques, fabrication à façon.
Oanisha : Qu’est ce qu’un label bio en cosmétique ?
NN : Un label cosmétique sert à assurer au consommateur que le produit est conforme à une charte spécifique. Les labels bio attestent d’une certaine proportion de produits issus de l’agriculture biologique dans les ingrédients. Ces proportions peuvent varier suivant les labels.
Oanisha : Existe-t-il un organisme de certification public ?
NN : En France pas encore. Cette idée est en cours de développement au niveau européen.
Oanisha : Quels sont les différents labels que l’on peut trouver en France ?
NN : On peut trouver différents logos sur les produits cosmétiques distribués en France. Les plus courants sont :
Ecocert est un label et une société de certification privé qui propose la certification cosmétique écologique et biologique depuis la fin de l'année 2002.
Cosmebio et Cosmeco sont des labels régis par deux chartes qui certifient respectivement les cosmétiques biologiques et écologiques pour la première et écologique pour la seconde.
BDIH est lié à une une charte lancée en 1996 par la fédération allemande des industries cosmétiques.
Le label Nature & Progrès est géré par une association qui regroupe des producteurs et des consommateurs de produits biologiques.
Oanisha : Un label bio est-il un gage de qualité pour un produit cosmétique ?
NN : Comme dit précédemment, un label atteste d’une certaine proportion de produits issus de l’agriculture biologique dans les ingrédients. D’autres critères de qualité comme la qualité de l’eau utilisée ne sont pas systématiquement pris en considération dans les différentes chartes.
Compte tenu de la proportion d’eau présente dans les formulations, elle est rapidement apparue comme un élément stratégique pour atteindre les pourcentages minimum d’ingrédients issus de l’agriculture biologique. L’eau n’étant pas un produit agricole, on lui substitue volontiers des hydrolats et autres eaux florales (issus de la distillation des plantes aromatiques et donc constitués d’eau distillée et de molécules aromatiques hydrosolubles). La quantité d’eau dans un hydrolat pourrait nous inciter à nous préoccuper de son niveau de qualité.
Oanisha : Que penser des cosmétiques qui se disent naturels mais ne sont pas labellisés ?
NN : Il faut d’abord rappeler toute l’utilité des labels bio pour le consommateur; il lui assure un certain niveau de naturalité des produits.
Ceci dit, si ces chartes constituent des repères utiles pour les industriels, il est important de souligner qu’un certain nombre de marques, non labellisés, vont plus loin dans leur démarche qualitative : éco conception globale, commerce équitable, efficacité des produits, …
Les labels « issus de l’agriculture biologique » sont des outils utiles mais ne doivent certainement pas être perçu comme une finalité.
Oanisha : Comment le consommateur peut-il trouver de bons produits naturels non labellisés ?
NN : Les produits qui se disent naturels ou bio hors labels ne doivent pas hésiter à communiquer efficacement sur la réalité de ce qu’ils font.
Ils s’inscrivent dans le cadre d’une consommation plus exigeante et plus responsable.
De fait, plus le consommateur demandera une information objective et exhaustive sur la démarche des marques, plus il sera aisé de juger de la qualité d’un produit.
Par ailleurs, on peut souhaiter que de plus en plus de revendeurs s’impliquent dans ces démarches qualités en exigeant des marques plus de transparence et en participant à l’effort d’information des consommateurs. C'est donc à ces derniers que pourrait incomber le rôle de conseil auprès du consommateur pour l'orienter.
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