samedi 13 octobre 2007

Ikken - Chapitre 1 Rencontres

Bonjour Baptiste Bataille,

Merci de nous accorder cette série d'entretiens et de nous confier ces films sur ta démarche et l'univers de ta marque.

Cette première video illustre ta rencontre avec le Niger et ses richesses. C'est là qu' Ikken a souhaité grandir, au pied des dunes gigantesques. Et toi Baptiste, où as-tu grandi ? Qui es-tu ?
Je suis le designer de la marque Ikken. J'ai 26 ans et je suis originaire de Poitiers où j'ai passé mes 20 premières années entouré de ceux que j'aime. Je suis passionné de sport, mon plus grand exutoire. Après une année de fac insatisfaisante en économie et social, j'ai complètement changé de direction pour entrer à l'école de stylisme de l'atelier Chardon Savard de Paris.

Le nom Ikken a-t-il une signification ?
"Ikken" est un prénom masculin berbère qui signifie "je peux le faire". Il incarne la force, le pouvoir, l'émancipation.

Raconte nous l'histoire d'Ikken.
L'histoire d'Ikken est une suite de rencontres comme souvent dans la création d'une entreprise : Une rencontre avec mes partenaires et associés puis avec un continent, l'Afrique.
Lors de ma première année de stylisme, un ami m'a présenté Patrick HAMROUNI. C'était en 2001. A l'époque il venait de créer la coupe de monde de danse Hip Hop à Bercy et travaillait avec Sony pour la commercialisation du DVD. Il avait été contacté par la DRAC pour réaliser un défilé de mode dans le 95. Le défilé devait mettre en avant les jeunes stylistes du département. Il était également président de l'association Heliopolis qui fesait la promotion de diverses activités sur Garges : cours de danse hip hop, de Gospel.
Puis j'ai rencontré Georges Kamba, un artisan joaillier francais originaire du Congo. Georges travaille depuis 35 ans pour des grandes marques telles que Cartier. Sa capacité de travail est impressionnante. Son rêve est de retourner en Afrique et de transmettre son savoir faire aux plus jeunes, développer ou enrichir ceux qui le souhaite de sa connaissance. Notre rencontre a été une bénédiction, l'entente parfaite.
Enfin, il y a Patrice, notre commercial, qui sillonne les routes de France pour nous faire connaître. Il a découvert Ikken et nous a spontanément contacté. Comme toi, Tess !

On ne vend bien que ce que l'on aime ! Chez Ikken, j'ai vu du sens. J'ai reconnu une Afrique moderne ... Nous t'avons suivi de Poitiers à Paris mais comment es-tu arrivé en Afrique ?
D'où te viens ce goût pour l'Afrique ? encore une rencontre ... féminine cette fois ?
L'Afrique m'a toujours attiré, son histoire, ses images, ses femmes, c'est certain ! Je ne l'ai jamais expliqué, la beauté noire me touche particulièrement. Mes potes savent que je suis intarissable sur le sujet. Ma première rencontre avec le continent noir date de 2003, je suis parti au Togo - petit pays situé entre le Bénin et le Ghana - avec mon cousin. Ce fut un séjour exceptionnel, plongé en plein quartier populaire. Nous vivions au quotidien, nous suivions les rites, les heures de levée. Ce fut très enrichissant, j'y ai enfin découvert ce que j'avais toujours attendu. Au retour j'ai pleuré pendant une semaine avec la seule envie de retourner là bas !

Et le Niger ?
Lors de ma dernière année à l'atelier Chardon Savard, en 2004, je devais réaliser un stage de trois mois avant de clore l'année par la présentation d'une collection complète de cinq silhouettes. Cette collection déterminait la validation de mon diplôme. Je voulais absolument réaliser une collection alliant l'Afrique et la culture occidentale.
Tu vas rire : encore une fois le hasard d'une rencontre m'a fait avancer vers Ikken. Mon directeur a vu passer Alphadi dans ses murs. C'était un des premiers élèves de l'atelier, dans les années 90, il me semble. Alphadi est issu d’une grande famille Touareg du Niger. Il m'a accueilli. C'est ainsi que j'ai pu partir un mois et travailler dans son atelier de production.


Alphadi est le créateur africain incontournable ! Il milite pour une véritable authenticité de la mode africaine. A travers sa Caravane et le bisannuel Fima, il oeuvre pour une dynamique et une reconnaissance internationales des couturiers du continent. C'était une belle opportunité pour un passionné de cultures africaines comme toi.
Une vraie chance ! J'ai travaillé avec une quinzaine d'artisans pendant un mois, J'étais chargé de développer une gamme jean. Je consacrais mon temps à observer, à apprendre les méthodes de couture, les tissus. J'ai aussi pu apprécier l'immense créativité des artisans touareg. J'ai rencontré pas mal de bijoutiers, de tisseurs... encore des rencontres. Ce stage m'a nourri et a développé de nouvelles idées de créations pour ma collection.
A mon retour, comme j'avais rapporté des pièces détachées, des bouts de ferrailles, ma collection de fin d'année a pris la forme d'une gamme de bijoux.


Qu'est-ce qui t'as le plus marqué et le plus inspiré au Niger ?
La vie, Ce rouge intense à chaque couché de soleil, les parfums, ce manque de reconnaissance de ces milliers de petites mains, des ces artistes inconnus mais tellement inspirés.


un article d'Afrik.com sur Alphadi

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